Cette oeuvre rend hommage aux Espagnols ayant fui la dictature de Franco entre 1936 et 1975 sera inaugurée à Liège vendredi. Baptisée “Le mur des libertés”, elle se situe au bout de l’esplanade Saint-Léonard, un quartier qui a accueilli de nombreux immigrés espagnols.
L’œuvre est composée d’une phrase (“Dans les drapeaux de la liberté, j’ai brodé le plus grand amour de ma vie”), du poète espagnol Federico Garcia Lorca (assassiné en 1936 par des militants anti-républicains), qui s’étend sur 25 mètres de long sur le mur de soutènement du fond de l’esplanade Saint-Léonard, écrite en lettres d’acier de 40 centimètres de haut.
Une table, également en acier, de 4,5 mètres de long, de la forme de l’Espagne et entourée de 29 tabourets, a été ajoutée dans un but pédagogique, pour permettre aux écoles de se servir de ce monument pour évoquer les questions liées à l’immigration.
Cette œuvre a été réalisée par Alain De Clerck, à l’initiative du collectif Génération Lorca, un groupe d’amis de la deuxième et troisième générations d’immigrés espagnols qui, depuis 2009, organise des activités rendant hommage à leurs aînés.
Les premiers immigrés espagnols sont arrivés à Liège dès 1939 et la fin de la guerre civile, mais c’est surtout entre 1955 et 1965 qu’ils arrivent en nombre, pour fuir la misère et la dictature du général Franco. Entre 1960 et 1970, on estime que 63000 Espagnols sont arrivés en région liégeoise, dont 20000 en ville et plus particulièrement dans le quartier Saint-Léonard.
Aujourd’hui, 10000 Espagnols résident dans le “grand Liège” et 5000 dans le centre-ville. Des statistiques qui ne comptabilisent pas les descendants des deuxième et troisième générations qui possèdent la nationalité belge.